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Lumin’îles
Projet
Publié le

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Date de début du projet
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État
En cours
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Date de fin du projet
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Montant (euro)
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10 M
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Pays et région
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Comores, Ile Maurice, Madagascar, Afrique
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Bailleurs
Le projet vise à favoriser l’autonomisation économique des femmes dans la région de l’océan Indien, en mettant l’accent sur la valorisation et la mobilisation autour des enjeux liés à la garde d’enfants, la formalisation de ce secteur, ainsi que l’amélioration des conditions de travail des femmes dans les entreprises.
Des inégalités de genre dans l’accès à l’emploi dans l’océan Indien
Malgré des contextes nationaux contrastés, les inégalités de genre dans l’accès aux opportunités économiques sont une réalité partagée par Madagascar, les Comores et Maurice. Dans ces trois pays les femmes y rencontrent des obstacles multiples :
- un accès limité aux services publics : garde d’enfants, santé, protection contre les violences basées sur le genre,
- des lois et des politiques parfois discriminatoires,
- des normes sociales restrictives,
- une charge disproportionnée des tâches domestiques non rémunérées.
Dans cette région, les services de garde d’enfants de moins de 6 ans restent très limités, souvent de qualité insuffisante et majoritairement fournie par le secteur privé, ce qui restreint leur accessibilité, en particulier pour les familles modestes.
Les engagements publics en matière d’éducation préscolaire progressent, mais l’absence de reconnaissance explicite dans les cadres internationaux freine la mobilisation d’efforts coordonnés à grande échelle. Enfin, les normes sociales, qui valorisent souvent la garde des enfants au sein du cercle familial, influencent les pratiques et peuvent souvent freiner le recours aux structures d’accueil existantes.
Promouvoir les modes de garde d’enfants
Dans ces trois pays de l’océan Indien, comme dans la majorité des régions du monde, la charge des soins aux jeunes enfants et aux personnes dépendantes repose principalement sur les femmes, limitant leur autonomie économique. Cette répartition inégale, encore peu documentée, freine l’accès des mères au marché du travail, notamment en raison du manque de modes de garde accessibles et adaptés.
Les services existants sont souvent réservés aux ménages aisés ou relèvent du secteur informel, majoritairement assurés par des femmes. Le manque de dispositifs périscolaires (cantines, garderies, horaires adaptés) renforce également ces contraintes pour les femmes.
Pour soutenir l’autonomisation de ces femmes, le premier axe du projet Lumin’îles vise à développer des services de garde d’enfants abordables financièrement et intégrés au secteur formel.
Il comprend également la collecte de données sexuées sur le temps consacré aux soins et les besoins en garde, le renforcement du plaidoyer autour des 1 000 premiers jours de l’enfant, le soutien aux politiques publiques (normes, qualité), ainsi que l’expérimentation de solutions adaptées aux contextes locaux.
Qualifier, organiser et formaliser la filière des services de garde d’enfants
Les femmes travaillant dans le secteur du « care », notamment dans la garde d’enfants, exercent majoritairement de manière informelle et sans bénéficier pleinement des droits liés au travail déclaré. Elles sont souvent isolées, peu syndiquées ou organisées collectivement pour défendre leurs intérêts.
Pour répondre à cette situation, le deuxième axe d’intervention du projet a pour objectif de structurer la filière du « care » en formalisant et en formant les travailleurs et travailleuses dans le secteur de la garde d’enfants. Le regroupement en collectifs ou syndicats sera encouragé afin de renforcer leur pouvoir d’action et ainsi valoriser durablement les métiers du « care ». Cela passera également par le renforcement des syndicats existants spécialisés dans ce domaine ou par la création de branches dédiées au sein de syndicats plus larges. Par ailleurs, le projet soutiendra les entrepreneurs du secteur via le renforcement des structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat féminin.
Enfin, pour éviter de perpétuer les stéréotypes de genre, une attention particulière sera portée à attirer aussi des hommes dans les emplois et formations développés dans le secteur du « care ».
Améliorer les conditions de travail des femmes
Le troisième axe d’intervention du projet visera à encourager une collaboration entre gouvernements et employeurs à Madagascar, aux Comores et à Maurice pour faire de la garde d’enfants un levier de performance économique et d’égalité de genre. Des politiques adaptées — telles que les crèches en entreprise, les horaires flexibles ou les congés parentaux — permettront de soutenir l’emploi des femmes, de promouvoir un partage équitable des responsabilités familiales et de favoriser l’égalité au travail et au sein du ménage.
Les entreprises ont tout à gagner à investir dans des dispositifs favorables à la famille, tant pour leur personnel que pour leur performance. Le projet soutiendra ces dynamiques en mobilisant le secteur privé autour :
- du développement de services de garde d’enfant directement sur les lieux de travail ;
- de pratiques de travail favorables à l’égalité femmes-hommes ;
- et de la diffusion de bonnes pratiques, y compris en matière de prévention des violences et du harcèlement.
L’objectif est d’ancrer une culture d’entreprise qui valorise la garde d’enfants, dans le cadre d’une stratégie globale en faveur de l’égalité de genre.
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