VITAL - Facilité sur le vieillissement en Amérique latine et dans les Caraïbes

Depuis le début des années 2000, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes connaissent un vieillissement démographique accéléré. Si 12% de la population avait plus de 60 ans en 2017, ce taux devrait atteindre 25 % en 2040. Dans son « Panorama social de l’Amérique latine », la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) affirme que la région comptera 87 millions de personnes âgées à cet horizon.

En outre, en raison de l'augmentation de l'espérance de vie, les personnes âgées représenteront une proportion croissante de la population. Selon la Banque interaméricaine de développement (BID), les plus de 80 ans représenteront 26 % de la catégorie des plus de 60 ans en 2050, avec une évolution hétérogène selon les pays, allant de 20 % environ en Bolivie à plus de 30 % au Chili, entre autres.

Le vieillissement est également associé à une hausse de la dépendance. Cette dernière entraîne une difficulté à réaliser les principales tâches de la vie quotidienne, et la nécessité de soins, notamment contre les maladies de longue durée. Selon l'OCDE, seulement 0,5 % de la population latino-américaine âgée de plus de 60 ans bénéficie actuellement d'une aide aux soins.

Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a principalement touché la population âgée et/ou atteinte de malades chroniques. Il s’agit d’un défi majeur pour les systèmes de santé affaiblis d’adapter les politiques publiques au vieillissement démographique, pour garantir le développement de systèmes de protection sociale robustes et renforcer la participation citoyenne.

Pour ce faire, trois axes d'intervention thématiques ont été identifiés :

● Le développement d'une offre médico-sociale adaptée et de qualité pour les personnes âgées et/ou dépendantes.
● L'adaptation des systèmes de santé aux besoins des personnes âgées, notamment contre les maladies chroniques.
● La mise en place de mécanismes de soutien financier pour couvrir les besoins de base des personnes âgées : pensions de retraite minimales, allocations de dépendance, transferts non contributifs, entre autres.

Plusieurs missions d'identification menées par la Banque interaméricaine de développement et Expertise France ainsi que des dialogues avec les institutions locales permettront d'élaborer des plans d'action nationaux annuels pour chacun des cinq pays partenaires, et par la suite de mettre en œuvre les activités prioritaires identifiées aux échelles nationales et régionales. En parallèle, des opérations de financement et de co-financement de l'AFD et de la BIP seront préparées, dans le cadre de politiques du vieillissement et de la dépendance dans la région.

Les activités du programme VITAL sont régies par le principe d’une mobilisation « à la demande ». Les gouvernements nationaux des pays partenaires doivent d’abord formuler leurs besoins d’appui stratégique en termes de politiques publiques, puis la BID et Expertise France mettent en œuvre diverses activités d’assistance technique, qui incluent par exemple :

- l'organisation de séjours d’études en France et en Europe pour s’informer sur les systèmes de prise en charge des personnes âgées et/ou dépendantes ;

- la réalisation d’ateliers techniques et de séminaires nationaux et régionaux avec la présence de personnes expertes françaises et européennes ;

- l'élaboration d’études comparatives et de diagnostics nationaux sur les systèmes de soins en France et en Europe ;

- l'appui à l’assistance technique nationale, avec la mobilisation de personnes expertes françaises et latino-américaines ;

- la formation de cadres et des techniciens par des personnes expertes françaises et latino-américaines ;

L’assistance technique prévue au sein de VITAL veille à ce que la perspective de genre soit prise en compte dans le développement desdites politiques. Le projet prévoit une initiative innovante pour garantir l'intégration de la dimension de genre : le Help Desk genre.

Il s’agit de transversaliser le genre, en produisant les outils nécessaires pour évaluer les actions ex ante et ex post, pour s’assurer qu’elles prennent en compte les inégalités femmes-hommes.

L’année 2023 est synonyme de pleine exécution du projet, avec plus de 20 actions à organiser. Pour améliorer sa mise en œuvre, VITAL a bénéficié d’une évaluation à mi-parcours qui a permis de constater les défis et opportunités à venir, tout en formulant des recommandations pour l’élaboration des plans annuels d’action.

Lors des 19 mois premiers mois, le projet a pu mobiliser 14 personnes expertes pour un total de 206 jours femmes/hommes de travail. Des analyses portant sur le vieillissement, le genre et le changement climatique ont été élaborées par ces mêmes personnes expertes, aux niveaux régional et national.

VITAL poursuit les engagements de la Déclaration de Santiago de 2022, qui promeut des systèmes de protection sociale durables et résilients tout autant que l’adoption des mesures efficaces contre la discrimination fondée sur l'âge et l’élimination des difficultés persistantes qui compromettent la participation des personnes âgées à la vie politique, sociale, économique et culturelle des pays de la région.