MENDAMI 2 - Résilience du système de transfusion libyen grâce à la gestion de la qualité

La Libye continue de souffrir de l’impact d’une crise politique prolongée, qui entraîne des flambées de violence, des déplacements et une aggravation générale des conditions de vie des populations. Le conflit de 2011 a provoqué un effondrement des recettes pétrolières ayant eu de graves conséquences sur la capacité des institutions libyennes à collecter des recettes publiques et à fournir des services de base. Le système de santé libyen, gravement affaibli par la situation politique, ne permet pas d’assurer à ce jour la fourniture de services publics suffisants à la population du pays et notamment des services de santé tels que ceux relatifs à la transfusion sanguine.

Le système libyen de transfusion sanguine est actuellement confronté à deux défis critiques qui l’empêchent de remplir adéquatement sa mission et de fournir à la population libyenne suffisamment de produits sanguins sûrs :

- Le premier défi est la nature fragmentée de l’organisation institutionnelle du système de transfusion sanguine.

- Le deuxième est le très faible nombre de donneurs volontaires de sang non rémunéré dans le pays.

Cette base fragile rend le système libyen de transfusion sanguine mal préparé pour résister à des changements soudains dans son environnement. Les graves effets de la situation politique et sécuritaire actuelle ainsi que de la pandémie de Covid-19 l’ont montré : les banques de sang à l’extérieur de Tripoli ou de Benghazi font régulièrement face à des pénuries et certaines sont même obligées de fermer temporairement.

De plus, l’absence d’une gestion nationale centralisée et efficace de l’approvisionnement en sang a rendu difficile la réforme et l’amélioration du système de l’intérieur.

Les outils, mécanismes et pratiques adaptés aux banques de sang constituent l’épine dorsale d’un système dont la robustesse est ancrée dans la logique suivante : une organisation descendante rigoureuse, une capacité à documenter chaque étape, à surveiller et évaluer les activités et, enfin, à identifier et régler les problèmes rencontrés. Pour le système de transfusion sanguine, il est donc essentiel de devenir résilient et d’améliorer sa capacité à faire face aux changements ou aux problèmes soudains. Le système acquiert ainsi de la force grâce à cette logique en cascade et à la documentation systématique et structurée de toutes les activités, y compris la planification d’urgence.

En tant que processus, le système de qualité se doit d’assurer la traçabilité, de la motivation et la sélection des donneurs de sang à la transfusion de sang et de produits sanguins aux patients.