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PAAPRUC - Projet d’appui aux autorités publiques dans le cadre de la réponse d’urgence à l’épidémie de Covid-19 en Côte d’Ivoire
Faciliter l’opérationnalisation des initiatives de renforcement général et inclusif du système de protection sociale et sanitaire.

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Crédit : Julien Geay Solid Rusk - Expertise France

Objectif

Ce projet vise à améliorer durablement la résilience des secteurs sanitaire et social face à l’épidémie de Covid-19 en République de Côte d’Ivoire, en tenant compte des problématiques de genre.
  • 0,5 M€
    BUDGET
  • 01/03/2021
    DEBUT DU PROJET
  • 12 mois
    DUREE

Avec une croissance du PIB estimée à 6,9 % en 2019, la Côte d’Ivoire est une des économies les plus performantes d’Afrique subsaharienne. À l’instar de nombreux pays, des dispositions sanitaires, sociales et économiques ont été prises par le gouvernement ivoirien en mars 2020 pour enrayer la propagation de l’épidémie de Covid-19. Depuis lors, la majorité de ces mesures a été annulée et/ou assouplie. Mais ces mesures ont eu des effets socio-économiques importants pour le développement du pays et de nombreux ménages ont subi une baisse de revenus et ont eu de grandes difficultés à faire face à leurs dépenses de base. De plus, les mesures de protection (gestes barrières, tests, vaccination) génèrent des déchets sanitaires supplémentaires. La prise en compte de l’hygiène publique s’avère primordiale dans la gestion de cette crise.

 

En mars 2021, une mission de concertation a permis de faire émerger trois constats :

1) La gestion des effets de la pandémie de Covid-19 est révélatrice de problématiques structurelles dans les domaines sociaux et sanitaires.

2) Il apparaît un écart entre les stratégies de développement élaborées et les déclinaisons opérationnelles de ces dernières qui peinent à se déployer.

3) Cette crise constitue une opportunité pour stimuler le développement et le renforcement du système national de protection sociale et sanitaire

PAAPRUC : Renforcer les systèmes de protection sociale et sanitaire

Le projet d’appui aux autorités publiques vise à soutenir le gouvernement de Côte d’Ivoire dans sa réponse sociale et sanitaire à l’épidémie de Covid 19.

Il fait suite à un travail conjoint avec les ministères sectoriels ivoiriens qui a permis de définir les activités d’assistance technique pour appuyer les initiatives du gouvernement et des partenaires techniques et financiers dans le renforcement des systèmes de protection sociale et sanitaire.

L’objectif est de traiter les problématiques structurelles et systémiques que la crise sociale et sanitaire liée à l‘épidémie de Covid-19 a mis en exergue : la protection sociale peu adaptative face aux chocs, l’organisation de l’action sociale dans les centres sociaux, la couverture de la protection sociale dans la filière du cacao et la gestion des déchets sanitaires.

Une attention particulière est portée aux questions de genre. Les analyses et les recommandations fournies croisent les thématiques à traiter et la question du genre et les dispositifs méthodologiques et les produits présentés par les experts prennent en considération ces questions.

Plus précisément le projet s’articule en deux volets :

• le premier porte sur les questions de protection sociale ;
• le second porte sur les questions de santé et de gestion des déchets sanitaires.  

Améliorer le système de protection sociale

Le volet social du projet a pour objectif de promouvoir un système de protection sociale plus adaptatif aux chocs, une action sociale plus efficace et la garantie d’un travail décent dans la filière du cacao. Ce volet se décline en trois activités.

 

Renforcer la capacité du système de protection sociale national à être adaptatif aux chocs

Le gouvernement de Côte d’Ivoire a déployé de formidables moyens pour répondre à la crise sociale et économique liée à la pandémie de Covid-19. Toutefois, les mécanismes ont été constitués de manière ad hoc, ce qui est révélateur de la fragmentation des dispositifs en matière de réponse aux chocs et du manque d’instruments communs de transferts sociaux. Après une analyse des dispositifs de réponses aux chocs et de leur intégration dans le système de protection sociale, des propositions concrètes, prenant en compte le genre, sont élaborées pour développer un cadre opérationnel et des instruments communs de réponse aux chocs, alignés avec le système de protection sociale. Une feuille de route décrivant le cadre opérationnel et les instruments et outils à utiliser détermine pour chaque grand type de chocs potentiels, quelle qu’en soit l’ampleur, l’éligibilité de la population cible, les modalités et le type des dotations.

 

Renforcer la capacité des centres sociaux à mettre en œuvre efficacement l’action sociale

Les centres sociaux constituent le fer de lance de l’action sociale. Ils sont de plus en plus sollicités pour développer des activités qui dépassent le cadre initial de leur action, ce qui nécessite un renforcement de leur fonctionnement organisationnel. Un diagnostic du fonctionnement de quatre centres sociaux sera réalisé afin d’élaborer un manuel opérationnel. Ce référentiel à usage commun doit favoriser l’harmonisation des pratiques en les formalisant, dans le but de limiter/réduire les disparités dans la manière de traiter les situations sociales.

 

Réaliser un diagnostic de la couverture des travailleurs de la filière du cacao par les dispositifs de protection sociale

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao et cette production représente 15 % du produit intérieur brut (PIB) et plus de 50 % des exportations du pays. Il est estimé que près de la moitié des producteurs de cacao sont en situation précaire et que 54,9 % des producteurs et productrices de cacao ivoiriens et leurs familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. De plus, la filière cacao en Côte d’Ivoire est confrontée à des défis sociaux et environnementaux conséquents.

Le projet permettra de réaliser un diagnostic de la couverture dont bénéficient les travailleurs et travailleuses du secteur du cacao avec les différents dispositifs de protection sociale, qu’ils soient formels ou informels, publics ou privés, locaux et spécifiques à la filière cacao ou déployés à l’échelle nationale. Cette étude permettra formuler des recommandations pour assurer une protection sociale « adéquate » des travailleurs et de leurs familles en lien avec la notion du socle de protection sociale de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Optimiser la gestion des déchets sanitaires

Le volet santé du projet a pour but d’appuyer les autorités nationales ivoiriennes dans la gestion des déchets sanitaires et à potentiel infectieux, plus nombreux en raison de la Covid-19. Cela contribuera à la sécurité sanitaire nationale et internationale en prévenant le risque de propagation des maladies. La gestion des déchets sanitaires doit également permettre de renforcer la qualité de l’offre de soins en contribuant à la sécurité des patients et des soignants. A moyen et long terme, elle permet d’améliorer la santé humaine et animale et de protéger l’environnement, dans un continuum vertueux entre santé et environnement. Ce volet se décline en deux activités.

 

Valider l’avant-projet de code d’hygiène et de salubrité de Côte d’Ivoire

Le code de l’hygiène publique et de la salubrité est un document de politique majeur pour soutenir le cadre institutionnel existant en matière de gestion des déchets sanitaires. Des travaux préparatoires sont engagés avec les parties prenantes et un atelier de travail doit permettre de valider l’avant-projet du code de l’hygiène et de la salubrité de la République de Côte d’Ivoire.

 

Former le personnel institutionnel, sanitaire et biomédical à la gestion des déchets sanitaires

La formation du personnel institutionnel, sanitaire et biomédical participera à la prévention et au contrôle des infections (PCI). Cette activité permettra d’accompagner la mise à disposition de quatre banaliseurs (système de désinfection et de broyage des déchets d’activités de soin à risques infectieux) fournis par la délégation de l’Union européenne par une formation du personnel à la gestion des déchets en milieu de soins. Les modules de formation seront dispensés à des personnes clés identifiées sur quatre sites ayant bénéficié de banaliseurs (CHU de Bouaké, service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) du CHU de Treichville, hôpital général d'Anyama, CHR de Bondoukou).