Un million de femmes ont bénéficié d’un dépistage du cancer du col de l’utérus dans les pays à revenu faible et intermédiaire
Cette démarche s’inscrit dans un effort plus vaste, qui vise à élaborer des modèles de prévention du cancer du col de l’utérus applicables à grande échelle et adaptés aux contextes des pays à faible revenu d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, où surviennent neuf décès dus à ce type de cancer sur dix.
Dans le cadre de ce programme, les pays ont formé des milliers de travailleurs de la santé et considérablement augmenté le nombre d’établissements médicaux proposant un dépistage et un traitement préventif susceptibles de sauver des vies.
Le programme s’articule autour d’un ensemble de soins hautement performants et rentables prévoyant le dépistage, le traitement préventif ainsi que des outils de planification et des méthodes d’administration, y compris :
● des outils élaborés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) afin de planifier, au niveau national, les coûts d’un programme de prévention reposant sur un dépistage du virus du papillome humain (VPH), qui permet de détecter la cause principale du cancer du col de l’utérus et remplace une méthode de dépistage moins précise fondée sur une inspection visuelle du col ;
● l’introduction de méthodes d’auto-prélèvement pour le dépistage du VPH, alternatives aux examens pelviens – qui dissuadent souvent les femmes de se faire dépister dans les pays à revenu faible et intermédiaire ;
● l’appui aux outils intégrés de suivi des patients, connectés aux bases de données nationales, dans de nombreux pays du programme
● l’introduction de dispositifs portatifs d’ablation thermique, qui constituent une méthode de traitement des cellules précancéreuses du col de l’utérus plus simple et plus abordable que les équipements de cryothérapie traditionnels ;
● la mobilisation des organisations de la société civile, avec des mesures de soutien à leur démarche de sensibilisation de leurs communautés concernant les services disponibles ainsi qu’à leurs activités de plaidoyer – essentielles pour garantir des progrès durables, à long terme.
Le programme favorise en outre l’élaboration d’outils d’évaluation fondés sur l’intelligence artificielle, une innovation émergente qui devrait améliorer la précision des méthodes d’inspection visuelle.
Depuis octobre 2019, des programmes sont déployés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Guatemala, en Inde, au Kenya, au Malawi, au Nigéria, aux Philippines, au Rwanda, au Sénégal, en Afrique du Sud, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe, et la mise en place de cet ensemble de soins s’est avérée fructueuse. Grâce au soutien fourni dans le cadre du programme, au cours des trois dernières années, plus de 250 000 femmes ont bénéficié d’un dépistage au Kenya, tout comme plus de 190 000 femmes en Inde et plus de 200 000 femmes au Nigéria.
En novembre 2022, dans la moitié des pays concernés, les sites d’intervention avaient atteint l’objectif fixé par l’OMS, à savoir faire en sorte que 90 % des femmes présentant des lésions précancéreuses reçoivent un traitement préventif. Cet objectif est ainsi réalisé sept ans plus tôt que prévu, ce qui démontre que de tels modèles sont efficaces à grande échelle et sont prêts à être reproduits dans d’autres pays et dans d’autres contextes.
D’après l’OMS, environ 600 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont enregistrés chaque année, causant plus de 340 000 décès. Cependant, ce type de cancer est largement évitable lorsque les femmes ont accès à un dépistage précoce et à un traitement préventif. Le risque de cancer est ainsi réduit et plus l’infection est diagnostiquée tôt, meilleures sont les perspectives de guérison.
Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid, déclare : « Ayant pu atteindre un million de femmes jusqu’à présent, nous sommes heureux, au sein d’Unitaid, de constater que cet ensemble de technologies et de modèles d’administration efficaces et abordables permet de lutter concrètement contre le cancer du col de l’utérus dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Nous appelons désormais les gouvernements et les partenaires à appliquer de toute urgence ces modèles de soins à grande échelle et à réduire le fardeau que représente le cancer du col de l’utérus dans ces pays, qui concentrent la quasi-totalité des décès dus à cette maladie. »
Dans le cadre du programme, Unitaid et CHAI ont négocié d’importantes réductions de prix pour les tests de dépistage du VPH, à hauteur d’environ 40 % (ces tests coûtent désormais moins de 9 dollars), et sont parvenus à réduire d’environ 45 % le coût des dispositifs d’ablation thermique.
Joshua Chu, vice-président exécutif de la Clinton Health Access Initiative chargé des vaccins et des maladies non transmissibles, ajoute : « Le fait d’avoir pu proposer un dépistage du cancer du col de l’utérus à un million de femmes grâce au programme financé par Unitaid est une avancée majeure, et nous prenons acte des efforts déployés par les ministères de la santé dans l’allocation de ressources prioritaires pour faire en sorte que les femmes jouissent d’une chance égale de vivre une vie saine et épanouie. Il faut toutefois redoubler d’efforts afin d’élargir rapidement la portée de ces services, d’éviter 65 millions de décès supplémentaires dus à cette maladie évitable et soignable au cours du XXIe siècle et, à terme, d’éliminer la menace que présente le cancer du col de l’utérus pour la santé publique. »
Grâce aux diverses stratégies de sensibilisation et d’éducation sur lesquelles il repose, le projet SUCCESS a permis d’assurer un degré élevé d’acceptation de l’auto-prélèvement dans les quatre pays au sein desquels il est déployé. En effet, près de 88 % des femmes dépistées ont eu recours à cette méthode.
Eric Fleutelot, directeur technique de l’unité « Grandes pandémies » du département Santé d’Expertise France, indique : « Le dévouement dont font preuve les ministères de la santé avec lesquels nous travaillons dans le cadre des programmes de lutte contre le cancer et contre le VIH démontrent l’intérêt que revêt la mise en œuvre de ces solutions novatrices. Pour que nos efforts soient durables et nous permettent d’atteindre plusieurs millions de femmes, nous devons faire en sorte que davantage de partenaires financiers se joignent à notre combat. Le projet SUCCESS explore divers moyens d’obtenir et d’élargir ses flux de financements, par exemple auprès d’autres partenaires, tels que l’Initiative et le Fonds mondial. »
Dr Bente Mikkelsen, directrice du Département des maladies non transmissibles à l’OMS : « Nous saluons la réussite des 14 pays qui ont permis à plus d'un million de femmes de bénéficier de services de prévention du cancer du col de l'utérus. L'OMS est heureuse de travailler avec Unitaid et ses partenaires, démontrant qu'avec une collaboration innovante, les objectifs d'élimination 90-70-90 sont réalisables. Ensemble, nous devons poursuivre sur cette lancée et aider les pays à étendre les services, jusqu'à ce que les femmes du monde entier aient accès aux soins dignes qu'elles méritent.
Informations complémentaires
À propos de la stratégie de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’élimination du cancer du col de l’utérus
Pour éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, tous les pays doivent atteindre un taux d’incidence inférieur à 4 pour 100 000 femmes. Afin d’y parvenir, il sera nécessaire d’atteindre d’ici 2030 les trois cibles suivantes, alignées sur les trois piliers stratégiques de l’OMS :
● Vaccination : 90 % des filles sont entièrement vaccinées contre le VPH à l’âge de 15 ans ;
● Dépistage : 70 % des femmes bénéficient d’un dépistage réalisé à l’aide d’un test de haute performance, à l’âge de 35 ans et à nouveau à 45 ans ;
● Traitement : 90 % des femmes atteintes de lésions précancéreuses sont traitées et 90 % des femmes atteintes d’un cancer invasif sont prises en charge.
À propos des programmes de lutte contre le cancer du col de l’utérus déployés par Unitaid en collaboration avec CHAI et avec le projet SUCCESS
Unitaid a investi près de 70 millions de dollars pour proposer un ensemble efficace d’outils et de modèles de prestation afin de soutenir la prévention secondaire du cancer du col de l’utérus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les projets travaillent actuellement en partenariat avec les gouvernements de 14 pays – par l’entremise de CHAI en Inde, au Kenya, au Malawi, au Nigeria, au Rwanda, au Sénégal, en Afrique du Sud, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe, et par l’entremise du projet SUCCESS en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Guatemala et aux Philippines. Le projet SUCCESS est mis en œuvre par Expertise France, Jhpiego et l’Union internationale contre le cancer (UICC).
Contacts pour les médias :
Maggie Zander, Chargée de communication, Unitaid
Tél. portable : +41 79 593 17 74
zanderm@unitaid.who.int
Corina Milic, Directrice adjointe de la communication, Clinton Health Access Initiative
cmilic@clintonhealthaccess.org
À propos de CHAI
La Clinton Health Access Initiative, Inc. (CHAI) est une organisation mondiale de santé qui s’engage à sauver des vies et à réduire la charge de morbidité dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Elle travaille avec ses partenaires pour aider à renforcer les capacités des gouvernements et du secteur privé à créer et à maintenir des systèmes de santé de haute qualité. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site www.clintonhealthaccess.org.
À propos d’Unitaid
Unitaid est une agence de santé mondiale qui s’emploie à trouver des solutions innovantes pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies plus rapidement, plus efficacement et à moindre coût dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Elle finance notamment des initiatives visant à lutter contre de grandes maladies telles que le VIH, le paludisme et la tuberculose, mais aussi contre les co-infections et comorbidités liées au VIH, comme l’infection à VIH à un stade avancé, le cancer du col de l’utérus et l’hépatite C. L’organisation soutient en outre des projets qui ciblent des domaines transversaux, tels que le traitement de la fièvre. Unitaid met actuellement son expertise au service de la lutte contre les défis posés par le développement de nouvelles thérapies et de nouveaux diagnostics pour lutter contre la pandémie de COVID-19, en tant que membre clé de l’Accélérateur d’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (ACT), en co-gestion avec Wellcome pour le Pilier thérapeutique et en simple participant pour le Pilier diagnostic. Unitaid est hébergé par l’Organisation mondiale de la Santé.
À propos d’Expertise France
Expertise France, filiale du groupe Agence française de développement (AFD), est une agence publique interministérielle de coopération technique internationale. Cette agence, la deuxième plus grande d’Europe, conçoit et met en œuvre des projets qui renforcent durablement les politiques publiques dans les pays en développement et les pays émergents. Gouvernance, sécurité, climat, santé, éducation, etc. : Expertise France intervient dans les principaux domaines du développement et contribue, avec ses partenaires, à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Pour un monde en commun. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site www.expertisefrance.fr.
À propos de Jhpiego
Jhpiego est une organisation de santé à but non lucratif, affiliée à l’Université Johns Hopkins, qui crée et met en place des solutions porteuses de transformations dans le domaine des soins de santé afin de sauver des vies. Depuis cinquante ans, Jhpiego travaille en partenariat avec 155 pays en vue de consolider la main-d’œuvre du secteur de la santé et d’élaborer des systèmes aptes à améliorer la santé et à transformer l’avenir des femmes et de leur famille. Au cours des trente dernières années, l’organisation s’est employée à éliminer le cancer du col de l’utérus dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’approche suivie par Jhpiego est calquée sur les objectifs de la stratégie d’élimination adoptée par l’OMS, reposant sur la prévention grâce à la vaccination contre le VPH, sur le dépistage au moyen de tests VPH à ADN administrés en priorité dans les établissements de soins primaires et communautaires, et sur le traitement précoce des lésions précancéreuses. Dans le cadre du projet SUCCESS, en partenariat avec Expertise France et l’UICC, nous avons introduit cette démarche accessible, abordable et réalisable dans les quatre pays ciblés par le projet : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Guatemala et les Philippines.
À propos de l’UICC
L’Union internationale contre le cancer (UICC) est la plus grande et la plus ancienne organisation internationale de lutte contre le cancer. Fondée à Genève en 1933, l’UICC compte plus de 1 200 organisations membres réparties dans 172 pays. Elle bénéficie d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et jouit de relations officielles avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). L’UICC a plus de 50 partenaires, y compris des associations, des sociétés et des fondations travaillant à la lutte contre le cancer. L’organisation est un membre fondateur de la NCD Alliance, du McCabe Centre for Law & Cancer et de l’International Cancer Control Partnership ICCP. L’UICC a par ailleurs créé la fondation City Cancer Challenge en janvier 2019 et la Coalition ATOM (Access to Oncology Medicines) en 2022.
La mission de l’UICC est de fédérer et soutenir la communauté de lutte contre le cancer pour alléger le fardeau mondial que représente cette maladie, favoriser une plus grande équité et s’assurer que la lutte contre le cancer reste une priorité à l’agenda mondial de développement et de santé. Pour atteindre ces objectifs, l’organisation s’emploie à rassembler les dirigeants du monde autour d’événements et d’initiatives de lutte contre le cancer innovants et de grande envergure, à renforcer les capacités pour répondre aux besoins régionaux et à développer des campagnes de sensibilisation.