Défi commun, solutions communes : l’exemple de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation

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Afrique du Nord / Moyen Orient
Se rencontrer, discuter de problématiques partagées, identifier des solutions : c’est l’une des missions des projets de coopération technique tels que CT-MENA. Fin janvier 2020, le projet a contribué à organiser un atelier sur le thème « Terrorisme extrémiste : perspectives européennes et arabes. Le phénomène des combattants terroristes étrangers et la radicalisation », en présence de praticiens, d’experts et de chercheurs issus de quatorze pays et d’organisations internationales.

« Sur la thématique complexe des combattants terroristes étrangers et de la radicalisation, se rassembler pour réfléchir ensemble à des solutions s’avère nécessaire » explique Ramón Gonzalez Aller Tuduri, expert pour le projet CT-MENA. Cette question est aujourd’hui d’importance cruciale pour de nombreux pays d’Europe, du Maghreb et du Moyen-Orient qui voient certains de leurs ressortissants se radicaliser, partir vers des zones en tension puis revenir dans leur pays d’origine avec l’intention de commettre des actes terroristes. Les 29 et 30 janvier 2020, un atelier co-organisé par le projet CT-MENA avec le secrétariat du Conseil des ministres de l’intérieur de la ligue arabe (AIMC) au Geneva Centre for Security Policy (Centre de politique de sécurité de Genève – GCSP) a donc réuni plus de cinquante participants venus de pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Europe pour réfléchir aux différentes pistes pour lutter contre cette menace.

 

Croiser les points de vue, articuler les niveaux d’action

Ce séminaire « nous permet de rassembler ici un grand nombre d’experts dans le domaine de la radicalisation, de la lutte contre l’extrémisme », explique l’ambassadeur Christian Dussey, directeur du GCSP. Ont pu être discutées des questions telles que la lutte contre le financement du terrorisme, mais aussi celle du besoin de mieux comprendre le processus de radicalisation ou encore celle de la réintégration sociale et économique des combattants terroristes étrangers. « Il est important de réunir des personnes de différents milieux, de différentes cultures, aux expériences et aux disciplines variées », explique Andreea Stoian Karadeli, participante à l’atelier. Aux côtés des représentants nationaux, la présence d’experts d’organisations régionales et internationales telles qu’Interpol, Europol ou encore le Comité des Nations unies contre le terrorisme (UNCTED) a pu permettre de discuter des actions à entreprendre aux niveaux régional et international, de façon coordonnée. Le rôle de la société civile et des médias dans le domaine de la prévention a également été souligné.

Débattre et identifier des opportunités de coopération

Les échanges, qui se sont avérés fructueux, ont permis de dégager de nouvelles pistes de coopération sur différentes thématiques liées au phénomène des combattants terroristes étrangers et de leur radicalisation, comme un renforcement de la coopération policière et judiciaire internationale (promotion de l’usage de la base de données d’Interpol, etc.) ou de nouvelles méthodes pour limiter la radicalisation dans les prisons et sur internet. La possibilité d’établir un « réseau de sensibilisation à la radicalisation » (Radicalisation Awareness Network - RAN) dans le monde arabe, sur le modèle du RAN européen, a par exemple été évoquée.

Ces pistes alimenteront le travail du projet CT-MENA en partenariat avec le Conseil des ministres de l’intérieur de la ligue arabe, qui poursuivent en 2020 leur appui aux États de la région Afrique du Nord/Moyen-Orient dans le domaine de la lutte contre le terrorisme (appui au Pôle arabe d’analyse conjointe des menaces, formations et ateliers sur la radicalisation, les prisons, la gestion des frontières…).

 

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