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Projet FSP-I – DSSR
Promouvoir l’égalité fille-garçon et la santé sexuelle et reproductive des adolescentes et jeunes scolarisés et non scolarisés au Sénégal et au Togo

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© Sylvain Cherkaoui / Expertise France

Objectif

Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le projet a pour objectif principal de contribuer à promouvoir l’égalité fille-garçon et la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes filles au Sénégal et au Togo.
  • 0,8 M€
    BUDGET
  • 01/06/2019
    DEBUT DU PROJET
  • 24 mois
    DUREE

Le contexte relatif à la santé sexuelle et reproductive en Afrique de l’Ouest et du Centre

En Afrique de l'Ouest et du Centre (AOC), alors que plus de 65% de la population a moins de 24 ans, les jeunes et adolescents sont confrontés à des difficultés considérables en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR). L’accès à des services de SSR adaptés est restreint et une haute proportion des besoins en planification familiale reste non satisfaite.

Les conséquences sont graves : abandon scolaire, infections sexuellement transmissibles – dont le VIH –, grossesses précoces, avortements non-sécurisés et violences basées sur le genre. Les filles sont les plus touchées, avec un taux de grossesses chez les adolescentes plus de deux fois supérieur à la moyenne mondiale. Dans cette région du monde en 2016, 29% des jeunes femmes de 20 à 24 ans avaient donné naissance avant l’âge de 18 ans (UNFPA, State of World Population 2016). En outre, les grossesses précoces et non désirées ainsi que les violences de genre en milieu scolaire figurent parmi les obstacles les plus importants à l’éducation des filles.

Plusieurs facteurs peuvent être identifiés pour expliquer ce contexte. L’AOC détient les indicateurs des objectifs de développement durable relatifs à la santé et à l’égalité femme-homme les plus bas. Par ailleurs, même si les pays ont ratifié les traités internationaux sur les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR), leur application demeure relative. Elle fait face à la persistance de tabous et de certaines pratiques culturelles et religieuses. L’accès des jeunes aux droits sexuels et reproductifs est ainsi limité par des normes sociales discriminatoires qui freinent davantage l’autonomisation des jeunes filles. Seulement 4,1% des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ont accès à la contraception au Sénégal, contre 10,1% au Togo, alors même que les décès maternels sont la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes en Afrique de l’Ouest. Il existe aussi une corrélation forte entre le taux de grossesse adolescente et la prévalence des mariages d’enfants qui touchent 31% des filles de moins de 18 ans au Sénégal et 22% d’entre elles au Togo.

En l’absence d’information et d’éducation complète à la sexualité, l’adolescence est une période où les jeunes sont particulièrement vulnérables. En les dotant de connaissances, d’attitudes et de compétences pour conduire une vie sociale et sexuelle saine, égalitaire et inclusive, l’éducation à la santé de la reproduction alimente un cercle vertueux entre l’éducation et la santé.

C’est dans ce cadre qu’intervient le projet FSP-I – DSSR Sénégal et Togo, qui ambitionne d’œuvrer à l’amélioration de la situation des filles à travers la promotion de l’égalité fille-garçon et de la santé sexuelle et reproductive pour les adolescents scolarisés et non scolarisés.

Ce projet s’inscrit dans la continuité d’un précédent projet, FSP-I Appui à la lutte contre les violences de genre en milieu scolaire (VGMS), mis en œuvre entre 2016 et 2018 au Togo, au Sénégal et au Cameroun.

Les objectifs du projet FSP-I – DSSR Sénégal et Togo

Le projet ambitionne d’agir sur 2 composantes :

 • Composante 1 : promouvoir l’accès aux services de SSR via les secteurs non formels et renforcer les capacités de plaidoyer pour les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) des jeunes au Sénégal et au Togo.

 • Composante 2 : renforcer les capacités pour mettre en œuvre des politiques éducatives favorisant l’égalité fille-garçon par l’éducation complète à la sexualité (ECS) et la réponse aux violences de genre en milieu scolaire (VGMS) au Sénégal et au Togo.

Le projet s’articule ainsi entre éducation et santé. Il permet à la fois de déployer des activités spécifiques de plaidoyer auprès des autorités, de développer les formations d’enseignants et de mener un travail au niveau communautaire. L’efficacité du programme est assurée grâce à des actions à tous les niveaux (institutionnel, scolaire, religieux, communautaire), tout en prenant en compte le contexte national.

Les acteurs du projet FSP-I – DSSR

Les bénéficiaires du projet

Sur la composante 1, les bénéficiaires directs sont les structures non-formelles fournissant aux jeunes des services et informations sur les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR), les structures de la société civile portant le plaidoyer pour les DSSR, ainsi que les parents, les leaders communautaires et religieux, et les clubs de jeunes.

La composante 2 vise quant à elle directement les structures formelles des ministères de l’éducation et de la santé, les directions régionales concernées, les enseignants, les inspecteurs d’académie, les conseillers pédagogiques, les directeurs d’établissements et les instituts de formation des enseignants.

Ces bénéficiaires directs permettent au projet d’atteindre ses bénéficiaires finaux : les adolescents scolarisés et non scolarisés, en particuliers les plus vulnérables et les jeunes filles. Le projet profite aussi à l’ensemble de la communauté et aux institutions en charge de l’éducation. 
 

Les partenaires du projet

Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français, le projet FSP-I – DSSR Sénégal et Togo est coordonné par Expertise France et mis en œuvre par l’UNESCO et la Fédération internationale du planning familial (IPPF). L’UNESCO est intervenu sur la composante 2, relative au volet institutionnel. La composante 1, axée sur le volet communautaire, a quant à elle été déployée par l’IPPF, avec l’appui de deux ONG partenaires sur le terrain :

 • l’Association togolaise pour le bien-être famililae (ATBEF) au Togo

 • ENDA Santé au Sénégal
 

Découvrez les défis relevés et les actions menées par les partenaires sur le terrain :

Les leçons apprises grâce au projet

À l’issue du projet, Expertise France a piloté l’évaluation des actions menées pour rendre compte de la pertinence et de la performance du programme.

Anne Boutin, évaluatrice et directrice du bureau d’études Gaia Développement, a été mandatée pour conduire cette évaluation. À travers ce reportage, elle revient sur la situation au Sénégal et au Togo, explique le déroulé de d’évaluation et fait émerger les leçons apprises grâce au projet.
 

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