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PASST2 – Projet d’appui au secteur de la santé
Contribuer à la diminution de la mortalité maternelle, infantile et néonatale au Tchad

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© DG DEVCO (Creative Commons)

Objectif

Dans le cadre du PASST2, Expertise France est mandatée pour la mise en place d’un programme de santé maternelle, néonatale et infantile. Plus spécifiquement, PASST2 vise à améliorer la couverture sanitaire, la qualité des services en matière de soins obstétricaux et néonataux essentiels, ainsi qu’à augmenter la prévalence de planification familiale et la survie de l’enfant de 0 à 5 ans.
  • 10 M€
    BUDGET
  • 01/01/2016
    DEBUT DU PROJET
  • 48 mois
    DUREE

Le système sanitaire tchadien souffre d’un déficit important de ressources humaines, d’un faible niveau de formation initiale et de réelles difficultés en termes d’accessibilité géographique et financière.

Avec un taux de mortalité maternelle de 860 décès pour 100 000 naissances vivantes et un taux de mortalité infantile de 72 sur 1000 à moins d’un an et de 133 sur 1000 à moins de 5 ans, le Tchad a l’une des mortalités maternelle et infantile les plus élevées du monde. La malnutrition, qui affecte 38,7 % des enfants de moins de 5 ans, est également la cause de troubles pour 45% des femmes enceintes. La couverture vaccinale est très faible (25%). A ces chiffres s’ajoutent un indice de fécondité de 6,4 enfants par femme ; 5 % des femmes ont accès à une méthode contraceptive moderne.

C’est à travers sa dimension d’accessibilité financière aux soins et d’amélioration de la qualité des services de santé que le PASST2 représente une opportunité nouvelle pour le pays, en cohérence avec les réflexions menées par le gouvernement tchadien en matière de couverture universelle en santé et plus particulièrement de gratuité ciblée des soins pour les plus vulnérables. Le PASST2 s’inscrit dans la politique de santé du Tchad  et en soutien à la feuille de route nationale pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle néonatale et infantile.

Le montant total de ce projet, financé essentiellement sur Fonds Muskoka par l’Agence française de développement (AFD), est de 10 M€ sur la période 2015-2019. Sur ces 10 M€, 3,4 M€ ont été confiés à Expertise France pour :

améliorer les services de santé maternelle, néonatale et infantile en quantité et en qualité ;

sensibiliser les populations pour augmenter l’utilisation et l’accessibilité de ces services.

 

Lire aussi : Santé reproductive au Tchad : quinze jours pour sensibiliser contre les « 4 Trop »

Mettre en place un programme de santé maternelle, néonatale et infantile

Dans le cadre du PASST2, Expertise France est mandatée pour la mise en place d’un programme de santé maternelle, néonatale et infantile. Plus spécifiquement, le PASST2 vise à améliorer la couverture sanitaire, la qualité des services en matière de soins  obstétricaux et néonataux essentiels, ainsi qu’à augmenter la prévalence de planification familiale et la survie de l’enfant de 0 à 5 ans.
 


 

Ce projet tient compte des évolutions récentes soutenues par les autorités sanitaires du Tchad, et notamment du Plan de revitalisation des centres de santé de la ville de N’Djamena, Moundou et Abéché visant à décentraliser et renforcer les hôpitaux nationaux, régionaux et de districts des structures appuyées.

Cinq objectifs principaux, contribuant à...

 • Améliorer la couverture sanitaire et assurer la disponibilité et l’accessibilité des soins obstétricaux et néonataux essentiels

 • Améliorer la qualité et du suivi et des soins des femmes venant lors de leur grossesse aux centres de santé

 • Augmenter le taux de prévalence de planification familiale

 • Améliorer la survie du nouveau-né et de l’enfant 0 à 5 ans à travers une offre de soins intégrés

 • Renforcer la connaissance concernant les risques de la grossesse et de l’accouchement à travers la sensibilisation et le plaidoyer au niveau communautaire pour une mobilisation sociale organisée de la promotion de la santé maternelle, néonatale et infantile.

Une approche centrée sur la pratique et l’acquisition de savoir-faire

L’originalité de ce projet repose sur le mode opératoire utilisé : le compagnonnage et la formation clinique in situ (autrement dit un accompagnement à l’acte, très peu de théorie) dispensée par des équipes françaises pluridisciplinaires (sages-femmes, cadres IDE, gynécologues / obstétriciens, pédiatres, médecins anesthésistes, conseillères et formatrices en planification familiale, sages-femmes enseignantes, puéricultrices et biomédicaux).

Pour cela, Expertise France a développé depuis 2016 des partenariats avec des hôpitaux et des associations françaises. Les professionnels issus de ces structures (gynécologues-obstétriciens, pédiatres, sages-femmes…) accompagnent leurs homologues tchadiens dans la pratique de soins de manière à renforcer les capacités du personnel de santé en situation de travail.
 

 

A la fin du projet, Expertise France a réalisé un recueil de fiches pratiques issues de la capitalisation du projet, plus spécifiquement celle du dispositif de renforcement des compétences des personnels de santé dans le domaine de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile au Tchad.
 

Télécharger le recueil de fiches pratiques et le livret de capitalisation du PASST2

 

De nombreux partenaires tchadiens et français

Expertise France met en oeuvre ce projet en partenariat avec le ministère de la Santé publique tchadien, l’ONG BASE, le CHU Bon Samaritain, ECOSEET, le CDN et l’ENASS. Pour Expertise France, les partenaires français investis dans ces formations, outre des experts techniques gynécologues-obstétriciens, sont nombreux : l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, le groupe hospitalier universitaire Paris Centre, l’hôpital Cochin Port-Royal et le groupe hospitalier universitaire Saint-Louis, Lariboisière, Fernand-Widal, le CHU de Poitiers, le Centre Hospitalier d’Annecy Genevois, le Centre Hospitalier de Quimper, le Mouvement Français pour le Planning Familial et Action Santé Femmes.

Sur le terrain, Expertise France travaille également en partenariat avec les principaux acteurs locaux : l’ASTBEF (Association tchadienne de bien-être familial), l’Association des gynécologues du Tchad, l’OMS, l’Unicef, le FNUAP, le PNUD, l’Association des femmes juristes, l'Association des sages-femmes tchadiennes, le CNGOF, les différents programmes de lutte contre les pandémies, les comités de santé et les comités de gestion de santé.

Image Jean-Yves Redon, gynécologue-obstétricien et expert technique pour le PASST2

« Un travail fondé sur la confiance »

Au Tchad, beaucoup de femmes accouchent chez elles : ce n’est souvent qu’en cas de complication qu’elles vont dans une structure de santé. Or, au début du projet, nous avons constaté que les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (antibiotiques, césarienne, transfusion sanguine, réanimation néonatale…) n’étaient pas toujours pratiqués correctement. Dès lors, afin que les urgences puissent être traitées, nous ne nous sommes pas limités aux rappels théoriques : des professionnels de santé français ont travaillé en immersion dans les salles d’accouchement, où ils ont formé et conseillé leurs homologues tchadiens. C’est une vraie relation de confiance qui s’est forgée au fil des missions et qui permet d’obtenir des résultats. A N’Djaména, les sages-femmes mobilisées ont par exemple travaillé à diffuser l’usage du partogramme, qui permet de repérer les anomalies pendant l’accouchement et de prendre rapidement des décisions : le document rassemble différentes variables qui permettent de suivre la progression de l’accouchement tout en surveillant l’état de santé de la mère et du fœtus (rythme cardiaque, dilatation cervicale, etc.).