Innopolis Expo Paris 2022 : Accompagner les villes africaines connectées face aux enjeux de développement durable

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Le sommet Innopolis Expo Paris 2022 réunit les 20 et 21 septembre des délégations de villes africaines, connectées et durables et leurs maires. Avec près de 150 exposants et 3000 visiteurs mobilisés pour un Programme Afrique autour du Comité des Villes Africaines qui rassemblera des délégations de différents pays d’Afrique, le sommet se veut le lieu de rencontre et d’échanges des décideurs à l’échelon local des politiques de développement et de transition juste.

Les partenaires associés incluent l’Ademe, Medef International, les Eco-maires, Urbanistes sans frontières, InfraNum, Bpifrance, CPCCAF, Afrik21, ou encore Business France.

Plusieurs délégations ont déjà confirmé leur participation cette année : le Burkina Faso, les Villes Unies du Cameroun (5 villes), la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée, Madagascar, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad et la Tunisie.     

Expertise France participe à cette occasion deux panels de discussion sur les thèmes suivants :

  1. Renforcer les collectivités territoriales pour la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité en Afrique (intervention d’Hugo Rivera-Mendoza, Chef d'équipe du projet Post 2020 Biodiversity Framework, suivie par celle d’Ingrid Coetzee, Directrice « Biodiversité, nature et santé » au Conseil international pour les initiatives écologiques locales (ICLEI) le 20 septembre, à 14h35 au Pavillon International/Afrique.  
  2. Temps fort : La rencontre de la francophonie des affaires ! avec la participation d’Etienne Liberty, Directeur adjoint du Département Développement durable, le 21 septembre à 14h50.

 

Une campagne de mobilisation des collectivités territoriales

Le projet Post-2020, financé par la Commission Européenne et mis en œuvre par Expertise France, est pionnier dans la mobilisation des collectivités territoriales dans les négociations pour établir le nouveau cadre mondial de protection de la biodiversité en décembre 2022 à Montréal. Dès juin 2019, le projet s’était montré précurseur en la matière en présentant une première feuille de route au Sommet The Nature of Cities (TNOC) pour intégrer les villes, les zones métropolitaines et les gouvernements subnationaux aux négociations mondiales sur la biodiversité.

 

Cette initiative a été suivie le mois suivant par une Déclaration des Aires Métropolitaines pour le cadre mondial pour la biodiversité à Medellin (Colombie). En février 2020, le Cadre Brazilian Perspectives on post-2020 global biodiversity framework (BIO2020) a été adopté à Sao Paulo (Brésil) afin de formuler des contributions sur les points clés liés au cadre post-2020. Ces avancées ont débouché sur la Déclaration d’Edimbourgh pour les Gouvernements locaux, les villes et les autorités locales, reconnue par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).

 

A cet égard, la Déclaration d’Edimbourg positionne les collectivités territoriales comme partenaires clés des gouvernements nationaux pour l’atteinte des objectifs de la CDB.

Elle souligne la nécessité de déployer des efforts accrus pour mobiliser des ressources financières à leur niveau.

Elle recommande dans ce sens d’intégrer ces enjeux dans l’accord en plus des seules mentions de la planification urbaine et de renouveler simultanément  le plan d'action pour les acteurs locaux et subnationaux dans la CDB - seule convention environnementale internationale à en disposer à ce jour.
 

De janvier 2020 à juillet 2021, grâce à une subvention du Centre pour la biodiversité en villes de la plateforme de collectivités territoriales ICLEI, le projet a organisé des webinaires mensuels d'information sur le processus de négociation sur la biodiversité  à destination des collectivités territoriales mondiales. Ceci pour encourager les collectivités territoriales à signer la déclaration d’Edimbourgh et à soumettre des engagements pour la nature sur la plateforme CitiesWithNature, développée avec la contribution du projet. Des campagnes de mobilisation en ligne à travers les réseaux sociaux et les plateformes numériques lors des journées mondiales de l’environnement, de la biodiversité, de la ville, etc ont complété le dispositif. Enfin, l’organisation de sessions sur la nature en ville lors des sommets internationaux impliquant les collectivités comme des séminaires préparatoires au Sommet de l’Action Locale du Congrès Mondial de la Nature de l’UICN à Marseille ou du sommet Daring Cities ont élargi et diversifié les collectivités impliquées, malgré les reports successifs de la COP15 causés par la crise du COVID-19. 

 

L’alignement et la mise en synergie des collectivités avec les autres acteurs – le secteur privé, la finance, la société civile (mouvements de jeunes, de femmes et de communautés locales) et les Gouvernements nationaux - ont été facilités à travers la plateforme de mobilisation Post-2020 Partnership. L’intégration verticale des collectivités avec les autorités nationales pour une gouvernance plus intégrée de la biodiversité s’est opérée à travers des dialogues dans six pays (Afrique du Sud, Canada, Chine, Colombie, Mexique, Pérou). Dans sa deuxième phase, le projet a poursuivi cette dynamique en visant à accélérer davantage la mise en œuvre du nouveau cadre mondial. La plateforme WorldBio a été lancée en juin 2022 lors de l’évènement WBIO2022 à Sao Paulo. Elle vise à créer des synergies entre les porteurs de projet pour la biodiversité au niveau local et les entités de financement (bailleurs de fonds, finance, banques).

 

Focus Afrique, entre réalisations et perspectives d'avenir

Les collectivités territoriales africaines sont des partenaires  cruciaux dans les actions de mobilisation opérées par le projet Post 2020 Biodiversity Framework – EU support. Le Maire de Kampala, Erias Lukwago, est l’un des premiers signataires de la feuille de route lancée à Paris en juin 2019. Par la suite, le bureau Afrique d'ICLEI basé à Cape Town, en Afrique du Sud, accueillant le Centre d’ICLEI pour la biodiversité, a été formé en gestion RH, suivi-évaluation de projets, procédures financières et travail collaboratif.  Il a de fait pu bénéficier d’une visibilité accrue auprès de la CBD tout en diversifiant son réseau de partenaires.

 

A travers la coordination menée  par le projet avec la Délégation de l’UE en Afrique du Sud, une Facilité de Dialogue UE-Afrique du Sud dédiée à catalyser l’action des gouvernements locaux pour la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité a été créée. Elle a permis un dialogue vertical élargi et intensifié avec 44 districts d’Afrique du Sud en partenariat avec le Département des Forêts, Pêches et Environnement (DFFE), pour une durée d’un an, en partenariat avec le Comité européen des Régions.

 

La planification spatiale urbaine et l’approche intégrée des paysages et zones côtières au service de villes vertes sont devenues des axes thématiques structurant de la nouvelle phase du projet systématisés dans l’ensemble des activités d’assistance technique et de renforcement de capacités du projet, apportant une réponse intégrée aux Objectifs du Développement Durable (ODD) et aux Conventions de Rio. Ainsi, un cycle d'activité d’assistance technique est sur le point de démarrer en Ouganda avec l’Autorité de la ville d'Entebbe pour développer un cas pilote de planification spatiale positive en nature face aux défis de l’urbanisation rampante et de l’étalement urbain incontrôlé pour la mise en place d’une trame verte et bleue avec des corridors écologiques. Les efforts se concentreront sur la mise à jour d’un plan physique d’usage des terres pour une planification spatiale de la ville optimisée appuyé par des visites de terrain et un traitement des données, la formation des équipes de l’autorité de la ville, et la réalisation d’une étude étayée et sa présentation lors d’un atelier dédié. A terme, il s’agira d’identifier des sources de financement pour le répliquer au niveau national et faciliter son passage à l’échelle au niveau régional. L’objectif est de faciliter un développement urbain durable et résilient et d’accélérer la restauration des écosystèmes en engageant les communautés locales et les collectivités territoriales. D’autres activités sont en cours de discussion au Maroc et en Afrique du Sud sur des schémas d’organisation proches.

 

Le Sommet des Villes de la COP15 permettra de faire entendre la voix des collectivités et constituera l’occasion de capitaliser et de communiquer sur le travail mené durant les quatre dernières années.

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