Biodiversité : une mobilisation croissante avant la COP15

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A l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité le 22 mai, le projet Post-2020 Biodiversity Framework-EU Support s’est associé à plusieurs événements visant à accroître la mobilisation en amont de la COP15 sur la diversité biologique. Celle-ci, prévue du 11 au 24 octobre 2021 à Kunming (Chine), doit marquer un tournant décisif en définissant un cadre post-2020 ambitieux et transformatif pour la biodiversité. Retour sur les actions soutenues par le projet, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France.

La biodiversité est peu à peu devenue un sujet de préoccupation majeur, selon une recherche menée par The Economist Intelligence Unit (EIU) à la demande du WWF. Couvrant 54 pays regroupant 80% de la population mondiale, l’étude souligne le nombre croissant de personnes qui s’informent et changent leurs habitudes : utilisation des médias sociaux pour s’informer et s’organiser, prise en compte de la durabilité dans leurs achats, signature de pétitions… Plus encore, les citoyens demandent des actions concrètes et décisives pour enrayer la perte de biodiversité.

#StopTheSame : bouleverser les habitudes

Parmi les catégories mobilisées pour ne plus répéter les mêmes erreurs : les jeunes. Rassemblant une jeunesse de tous les continents mobilisée sur la biodiversité, le Global Youth Biodiversity Network a lancé la campagne mondiale #StopTheSame. Celle-ci exhorte ceux qui sont au pouvoir, les décideurs, les influenceurs et toutes les personnes à poursuivre un changement de société, systémique et transformateur. « Nous sommes à un carrefour existentiel, confrontés chaque jour aux conséquences d'une crise socio-écologique mondiale, profondément enracinée dans les valeurs sociétales et les priorités économiques et politiques qui conduisent la biodiversité et l'effondrement du climat », a déclaré l’organisation.
 


Soutenue par le Post-2020 Biodiversity Framework-EU Support, la campagne se déroulera tout au long de l’année 2021 : journée mondiale de l'environnement, Congrès mondial de la nature de l'UICN, Assemblée générale des Nations unies, négociations sur la Convention sur la diversité biologique (CDB)…

Plus globalement, cette action souligne le besoin de continuer à informer à travers le monde et à sensibiliser sur la question de la biodiversité. C’est l’objectif poursuivi par la campagne « Lead the Green Change » en Inde, lancée en avril 2021 avec le soutien de partenaires internationaux, dont l’Union européenne et le projet Post-2020 Biodiversity-Framework-EU Support. Axée sur la sensibilisation, le secteur privé, le climat et la santé, « Lead the Green Change » proposera des activités tout au long du processus préparatoire à la COP15, mettant en évidence le rôle de la biodiversité dans tous les secteurs et pour le développement durable.

Une coordination entre acteurs à renforcer, du global au local

Sécurité alimentaire, santé, industrie… La mobilisation de tous les pays mais aussi de tous les acteurs de la société est essentielle car tous les secteurs sont potentiellement affectés par la perte de biodiversité.

« C'est au niveau local que les différents agendas environnementaux pour la biodiversité, le climat et la résilience se rencontrent dans un même objectif unique : améliorer les conditions de développement et le bien-être des populations », a déclaré Gabriel Quijandra, ministre de l’environnement du Pérou, à l’occasion d’un dialogue organisé le 27 mai 2021 par le Centre de la biodiversité des villes de l’ICLEI et son secrétariat sud-américain.

La table ronde s'est concentrée sur ce qui a déjà été réalisé sur la route de la COP15 et sur l'importance de la collaboration des gouvernements locaux et infranationaux au Pérou pour promouvoir un développement fondé sur la nature. Soutenue par le projet Post-2020 Biodiversity Framework-EU Support, elle a réuni des participants de différents niveaux de gouvernement au Pérou (gouvernement régional de Loreto, villes de Lima, Comas, San Pedro de Vice…), du ministère de l'Environnement et des partenaires internationaux (délégation de l'Union européenne, CDB, UNDRR Amériques, GIZ Protected Areas Project). Ce dialogue fait partie d'une série de dialogues verticaux organisés dans 6 pays partenaires du projet en mai, juin et juillet 2021.

En Afrique du Sud, c’est l’importance de la mobilisation du secteur privé pour la biodiversité qui a été relevée lors d’un événement en ligne organisé par la Team Europe et l'Afrique du Sud, intitulé « Nous faisons partie de la solution ».

Ce pays, où l’investissement dans des solutions fondées sur la nature sera essentiel pour aider à la reprise post-Covid, pourrait bénéficier de l’implication des acteurs communautaires, des jeunes et des entreprises en faveur de la biodiversité. « Toutes les parties prenantes doivent travailler ensemble pour une approche globale de la société : gouvernements locaux et infranationaux, société civile, jeunesse, entreprises et finances... », a déclaré à cette occasion Hugo Rivera Mendoza, chef d’équipe adjoint du Post-2020 Biodiversity Framework-EU Support. La Team Europe en Afrique du sud s’efforcera d’apporter son appui à ses partenaires sud-africains pour arriver, ensemble, à préserver les écosystèmes du pays – qui abrite environ 10% des espèces végétales mondiales, 7% des espèces de reptiles, d'oiseaux et de mammifères et environ 15% des espèces marines, selon la CDB.

Financer des villes plus vertes

Un exemple dans lequel la coopération entre les différents secteurs de la société est souhaitable : l’urbanisme. Construire des villes plus vertes pour un avenir plus durable est possible. Si nous pouvons mobiliser les ressources financières nécessaires pour soutenir cette transition, il sera possible de créer non seulement de nouvelles opportunités d'affaires et de nouveaux emplois pour tous, mais aussi de renforcer le lien des villes avec la nature pour une planète plus durable.
 


Co-organisée par ICLEI, le Post-2020 Biodiversity Framework-EU Support et le Festival « The Nature Of Cities » (TNOC), la table ronde « Financer des villes plus vertes pour l'avenir que nous voulons » a donc réuni des experts financiers, des investisseurs et des représentants des villes pour partager des idées sur les approches, produits et solutions de financement innovants auxquels les villes pourraient accéder pour accélérer investissement et transition dans des infrastructures vertes et bleues, une reprise verte et des achats verts, afin de restaurer les écosystèmes et leur contribution aux populations et de protéger la biodiversité (voir la publication du projet « Expertise On #26 – Réformer les subventions nocives pour la biodiversité », en anglais).

 

Plus d’information dans la newsletter du projet du mois de mai

 

 

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