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RESOH LABO
Contribuer à l’amélioration de la santé de la population et à la réduction des inégalités de genre dans l’accès aux soins, notamment face aux risques épidémiques.

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© Patricia Willocq

Objectif

Financé par l’AFD et mise en œuvre par Expertise France, ce projet a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la santé de la population en RDC et de réduire les inégalités de genre en santé en transformant certains rapports de pouvoir femmes-hommes
  • 8 M€
    BUDGET
  • 18/01/2022
    DEBUT DU PROJET
  • 48 mois
    DUREE

La République démocratique du Congo (RDC) dispose d’un système public de santé très fragilisé. En état d’insécurité depuis 20 ans, elle connaît des catastrophes naturelles (volcan, tremblements de terre) et des mouvements importants de populations réfugiées. Sa situation sanitaire et sociale est délétère, marquée par des récurrences épidémiques (dont les épidémies d’Ebola) et par un niveau élevé de violences basées sur le genre.

Dans ce contexte, la feuille de route franco-congolaise de lutte contre les épidémies, signée en novembre 2019, a identifié des actions prioritaires en termes de renforcement de l’accès à la santé et de prévention et la gestion de risques épidémiques.

RESOH LABO - Réseau de surveillance épidémiologique One Health et laboratoires


Le projet RESOH-LABO a été élaboré dans le but de contribuer à l’amélioration de la santé de la population en RDC, avec une prise en compte spécifique des aspects liés au genre et aux droits humains.

 

Il s’articule autour de trois principaux axes :

1. Renforcer le système de laboratoire en biologie médicale (disponibilité, qualité et accessibilité notamment pour les femmes) et améliorer la place et le rôle des femmes dans la gestion et l’organisation de ces laboratoires afin d'améliorer la prise en charge des malades.

2. Renforcer l’organisation et la gestion de la surveillance épidémiologique et de la riposte, ainsi que la coordination entre les services de laboratoires (santé humaine, animale et de l’environnement) et inscrire la province du Sud-Kivu dans un réseau national de surveillance, en développant une sensibilité au genre et en intégrant des organisations de femmes dans la conception et le pilotage des systèmes de surveillance. Cela permettra de mettre en place une gestion plus réactive et pertinente des alertes épidémiques

3. Elaborer un corpus de connaissances, de pratiques et d’évaluation sur les enjeux de genre et surveillance épidémiologique / sécurité sanitaire ; les diffuser pour enrichir le débat de politique publique sur ces sujets, et les mettre en œuvre selon un plan d’action genre afin de rendre explicite les discriminations de genre et les prendre en compte dans les stratégies

 

Ce projet s’inscrit dans une vision de diminution des inégalités de genre en santé et de renforcement de la sécurité sanitaire des populations. Il affirme que toute mesure qui ne vise pas à corriger les inégalités, en particulier celles de genre, ne fait que les aggraver.

Notre stratégie d’intervention

L’intervention visera à structurer progressivement un laboratoire provincial de santé publique afin de contribuer au renforcement des services de laboratoires de la province du Sud Kivu pour le suivi des maladies et la surveillance épidémiologique. Elle participera également à l'amélioration de l’efficience des stratégies de gestion des risques et de riposte par une réelle prise en compte de la situation des femmes face aux risques infectieux et de leurs rôles dans la surveillance épidémiologique.

 

Expertise France aura comme partenaire de mise en œuvre, l’Institut de recherche et de développement (l’IRD), ainsi que les acteurs du système de santé congolais, notamment la direction provinciale de la santé du Sud Kivu, l’Institut national de la recherche biomédicale (INRB), l’hôpital de Panzi, l’hôpital provincial, les hôpitaux généraux des zones de Santé, et l’école de médecine de Bukavu.

Le projet sera conduit en partenariat avec le Fonds Mondial dans le cadre de l’accord de partenariat signé en 2019 entre l’AFD et le Fonds Mondial. Les contributions du Fonds Mondial cibleront en particulier la composante 1 (fourniture d’intrants et d’équipement biomédicaux).

Intégrer la thématique du genre et une approche One Health

Dans le contexte du Sud-Kivu, et plus encore à la lumière de la crise « Covid-19 », il convient d’appréhender les questions de sécurité sanitaire de manière globale, et prendre en compte les multiples déterminants.

La stratégie globale du projet repose sur une double assertion qui fonde les approches One Health :

1. On ne peut plus séparer prévention / gestion des épidémies, et prise en charge des malades.
2. En lien avec les changements climatiques, les interactions entre santé humaine, animale et environnementale s'accentuent et contribuent à l’émergence de nouveaux risques en termes de sécurité sanitaire, ne faisant que creuser les inégalités sociales, dont celles de genre.

L’éthique du projet repose ainsi sur le constat que les enjeux de genre sont négligés alors qu’ils doivent être ancrés dans les politiques de santé publique, notamment de surveillance épidémiologique et de lutte contre les maladies, tant les inégalités de genre constituent un risque spécifique majeur pour les femmes et un risque systémique dans l’émergence et la propagation des épidémies.

Une coopération inter-étatique

En ciblant le Sud Kivu, le projet RESOH-LABO s’inscrit au cœur de la gestion des risques zoonotiques et pandémiques. Il contribue à renforcer des acteurs locaux non étatiques, comme la fondation et l’hôpital de Panzi, l’école de santé publique de l’université de Bukavu, ou la quinzaine d’hôpitaux de la province du Sud-Kivu.

Il s’inscrit dans le cadre de la feuille de route franco-congolaise de lutte contre Ebola et les autres épidémies, signée en 2019 par les présidents français et congolais, mais également dans l’Initiative Santé en Commun mise en œuvre par l’AFD en réponse à la crise Covid.

En savoir plus sur l’Initiative « Covid-19 – Santé en commun »

 

Ce projet est donc une illustration de l’engagement de la France à investir dans les biens communs en santé, en particulier la surveillance épidémiologique, pour renforcer les capacités des institutions partenaires à répondre aux crises sanitaires d’aujourd’hui et à se préparer à répondre aux risques et crises de demain.

Résultats attendus

À l’issue de l’intervention, le projet RESOH-LABO aura permis d’atteindre les résultats suivants :

• Les femmes sont intégrées à la gouvernance des laboratoires et à celle des systèmes de surveillance ;

• L’accessibilité à des examens de biologie médicale de qualité est améliorée, en particulier pour les femmes

• Le système de surveillance est renforcé et réactif dans une stratégie One Health ; l’intégration des données de genre permet l’organisation d’une riposte plus ciblée et socialement pertinente ;

• La connaissance croisée biomédicale et socio-anthropologique des risques et déterminants sociaux des endémies et épidémies est renforcée et utilisée dans le cadre de politiques publiques.