MobiliseYourCity Maroc : 13 villes formées au suivi et à l’évaluation des gaz à effet de serre émis par les transports urbains

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Maroc
Le Maroc est l’un des premiers pays à s’être engagé dans l’initiative Mobilise Your City (MYC), lors de la COP22 de Marrakech (2016). Aujourd’hui, 5 villes pilotes et 8 autres villes labellisées MYC sont réunies au sein du Club des Villes MobiliseYourCity Maroc. En février 2019, elles ont participé à la 2e session de formation aux méthodes de suivi et d’évaluation des gaz à effet de serre (GES) émis par les transports urbains. Une 3e session sera programmée d’ici juin 2019.

Le Maroc, qui a pour objectif de réduire d’au moins 17% ses émissions totales de GES, s’est aussi engagé à réaliser 9,5% de réductions cumulées d’émissions dans le domaine des transports (soit 50 millions de tonnes de CO2). Au niveau mondial, ce secteur génère plus d’un quart des émissions de CO2 issues de la combustion d’énergies fossiles, et le transport urbain est responsable de près de la moitié de ces émissions. Pour faire face à ce défi, l’Initiative MYC accompagne des villes et des pays partenaires – dont le Maroc – en matière de politiques de mobilité urbaine durable et sobre en carbone.

 

Mobilise Your City 

 

Un réseau pour échanger, partager, former et sensibiliser

Au Maroc, MobiliseYourCity intervient sur des actions de renforcement de capacités, favorise les échanges entre les autorités nationales et locales, le partage d’expériences entre les villes, diffuse des outils méthodologiques, sensibilise les décideurs locaux aux enjeux transports-climat, le tout en passant notamment par des sessions de formation.

Une quarantaine de partenaires et membres du Club des Villes MYC étaient présents à la formation de février consacrée aux méthodes de suivi et d’évaluation des GES émis par les transports urbains.

Mieux suivre et évaluer les GES émis par les transports urbains

Destinée aux cadres territoriaux en charge de la mobilité urbaine et de l’environnement, la formation s’est articulée autour de trois modules, durant lesquels plusieurs villes marocaines impliquées ont pu partager leur expérience :

  • Présentation des mécanismes de finance-climat 

Il a été souligné que la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation des GES (mesure-rapportage-vérification, ou MRV) était un critère d’éligibilité à ce type de financements.

La ville de Marrakech a partagé son expérience en matière d’obtention de financements auprès d’organisations internationales (telles que le Fonds mondial pour l’environnement) pour la mise en œuvre d’actions de mobilité durable.

  • Sensibilisation au lien entre mobilité urbaine et qualité de l’air 

Il a été démontré que les stratégies sectorielles d’amélioration de la qualité de l’air et celles de réduction des GES avaient des impacts plus positifs lorsqu’elles étaient intégrées ensemble aux démarches de planification urbaine.

La Ville d’Agadir a ensuite présenté les actions mises en œuvre dans le cadre de son Plan de développement urbain, où l’approche participative est l’une des priorités.

  • Retour sur expérience d’inventaires MRV-GES pour faciliter l’aide à la décision

Le Secrétariat d’Etat en charge du développement durable a présenté le  Système national d’inventaire des GES au Maroc, ses réalisations et ses perspectives. I Care&Consult a présenté l’outil TRIGGER développé par la GIZ et l’IFEU, méthode de référence utilisée pour le MRV-GES des villes engagées dans MYC au niveau mondial. Les différentes villes seront ensuite formées à l’utilisation de la version adaptée au contexte du Maroc.

Le CEREMA a également présenté aux participants une méthode de « diagnostic énergie émissions des mobilités » qui permettent de faire un état des lieux avant l’élaboration d’un plan de mobilité et de proposer des actions efficaces et mieux acceptées lorsqu’elles reposent sur la compréhension des besoins réels de la population en terme de mobilité.

Enfin, la Ville d’Oujda a exposé sa stratégie d’énergie durable : son objectif à horizon 2020 est de réduire de 20% ses émissions de CO2, tous secteurs confondus. La Commune d’Oujda a su développer des coopérations avec Lille, Dakar et Antirabe et est appuyée par différents programmes et partenaires en plus de MYC. Un exemple pour les autres villes marocaines membres de l’initiative.

Les jours suivants ont permis de poursuivre l’accompagnement spécifique de 3 villes pilotes (Oujda, Rabat-Salé-Temara, Le Grand Casablanca) pour initier les cadres territoriaux à la pratique de l’outil TRIGGER.

Cette formation a été organisée par la direction générale des Collectivités locales du ministère de l’Intérieur marocain, le Partenariat MYC, l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), le Cerema et la société de conseil I-Care and Consult. Julie Lucas, experte en urbanisme et mobilité urbaine mobilisée par Expertise France sur financement de l’Agence française de développement (AFD), a participé à l’organisation de cette formation en tant que point focal de l’Initiative MYC au Maroc.

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