Expertise France se mobilise pour la lutte contre le paludisme

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A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, il est aujourd’hui urgent de relancer les efforts là où les progrès sont au point mort et d’engager la communauté internationale et l’ensemble des partenaires à faire les investissements pérennes nécessaires à la concrétisation de la stratégie mondiale qui vise l’élimination du paludisme dans au moins 35 pays d’ici à 2030.

La lutte contre le paludisme est l’une des plus grandes réussites du XXIe siècle en matière de santé publique. Depuis la création du Fonds mondial en 2002, la mortalité due au paludisme a chuté de 60 %, représentant des millions de vies sauvées. Mais alors que les progrès s’étaient accélérés ces dix dernières années, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme met en évidence pour la deuxième année consécutive un palier dans le nombre de nouvelles personnes touchées.

Ranimer la nécessite d’investir dans la lutte

En novembre 2018, l’OMS publiait son dernier rapport annuel sur le paludisme dans le monde : alors que les progrès s’étaient accélérés ces dix dernières années et que le nombre de personnes contractant la maladie avait baissé régulièrement, ce rapport mettait en évidence pour la deuxième année consécutive un palier dans le nombre des personnes touchées par le paludisme. L’OMS alertait également sur l’augmentation du nombre de cas de paludisme dans les 10 pays africains les plus touchés. En 2017, environ 70% des cas de paludisme (151 millions) et des décès (274 000) se concentraient ainsi dans 11 pays: 10 en Afrique (Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo et République-Unie de Tanzanie) plus l’Inde.

Alors que des outils existent pour prévenir et traiter la maladie, comme les moustiquaires imprégnées d’insecticides et les médicaments antipaludiques, la prise en charge de ces interventions n’a que très peu progressé depuis 2015 et la couverture de ces outils pour les populations les plus vulnérables est aujourd’hui insuffisante. L’accès des femmes enceintes et des enfants aux traitements préventifs est trop faible, et la charge représentée par l’anémie chez ces enfants est exagérément élevée. Une menace pèse par ailleurs sur l’efficacité à venir de ces outils avec la montée des résistances aux insecticides et aux médicaments antipaludiques, et en particulier la présence d’une multirésistance aux médicaments dans la sous-région du Grand Mékong.

Engager la recherche opérationnelle

En complément des programmes soutenus par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Initiative 5% finance, avec ses partenaires scientifiques et issus de la société civile, des projets de recherche opérationnelle, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est, afin notamment de surveiller l’efficacité des outils existants et de tester des interventions innovantes. Les résultats permettent par ailleurs d’appuyer les demandes de financements des pays et de les étayer avec des faits scientifiques.

Ainsi, Expertise France, à travers l’Initiative 5%, finance au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, le projet REACT. Cette étude, menée par l’IRD en partenariat avec l’institut Pierre Richet de Bouaké et l’IRSS à Bobo-Dioulasso, d’avril 2016 à mars 2019, a pour objectif de tester l’impact de quatre nouveaux outils complémentaires des moustiquaires imprégnées sur la transmission du paludisme.
 

 

Agir ensemble à l'échelle régionale

Par le biais de ses deux canaux d’action, l’Initiative 5% œuvre au renforcement des acteurs publics dans la lutte contre le paludisme, notamment en facilitant leur accès aux financements du Fonds mondial, tout en encourageant la recherche opérationnelle. En Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est, les projets financés par l’Initiative 5% s’emploient ainsi à surveiller l’efficacité des outils de lutte existants et à tester des interventions et des stratégies de lutte innovantes afin d’endiguer la montée des résistances. Rien que par le biais de l’Initiative 5%, c’est ainsi plus de 10 M€ que la France a consacré à l’éradication de l’une des maladies les plus meurtrières au monde. 

À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, Éric Fleutelot, nouveau directeur technique de l’unité Grandes pandémies d’Expertise France, tire les leçons des succès de la lutte contre le paludisme dans le Grand Mékong.
 

A lire : Paludisme : maintenir la vigilance collective


Investie aux côtés du Fonds mondial pour atteindre, d’ici à 2030, l’objectif d’élimination du paludisme, Expertise France à travers l’Initiative 5% a depuis 2011 mené 34 missions d’expertise, majoritairement au profit d’acteurs publics (instances de coordination nationales, programmes nationaux de lutte contre le paludisme, ministères de la santé) dans 17 pays différents, et financé 9 projets de long terme, portés pour 8 d’entre eux par des instituts de recherche.

 

 

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